Samedi dernier, sous un ciel radieux de promesses, le village de Boubon, situé dans la magnifique région de Tillabéri, s’est magnifiquement préparé pour accueillir la sixième édition du Festival des Civilisations du Fleuve (FCIF), surnommée « Alzanayé ». Ce jour mémorable, la Ministre de l’Artisanat et du Tourisme du Niger, Mme Soufiane Aghachata Guichene, a lancé les festivités sur les rives vibrantes du fleuve Niger, coupant le ruban de la saison touristique 2025. Arbore une tenue traditionnelle aux couleurs éclatantes de la région, elle a su transmettre à l’assemblée une exaltation contagieuse, marquant un événement qui va au-delà d’une simple fête, et symbolise l’unité et la renaissance.
Une célébration portée par l’âme du fleuve
Dans une allocution émotive, Mme Guichene a salué le fleuve Niger, plus qu’une simple artère aquatique : « Il est une mémoire vivante, un fil d’or reliant les destinées des peuples, un gardien silencieux des civilisations qui, depuis des siècles, tirent leur force et leur essence de lui. » Ce cours d’eau majestueux, a-t-elle affirmé, constitue un lien indéfectible entre les communautés riveraines, un creuset où traditions, récits et espoirs se rencontrent. Le thème de cette édition, « Le tourisme fluvial, facteur de résilience, de paix et de cohésion entre les communautés riveraines », résonne comme une ode à cette force unificatrice, un appel à utiliser le fleuve comme levier d’harmonie et de prospérité.
Cependant, cette exaltation a également fait écho à l’ombre des tragédies récentes. Avec gravité, la ministre a mentionné l’attaque tragique de Fambita, qui a emporté des vies précieuses et apporté le deuil. « Nous ployons l’échine en hommage à ces âmes perdues, nos pensées vont à leurs proches et aux habitants de Fambita, enveloppés de notre compassion sincère », a-t-elle déclaré, sa voix empreinte de recueillement. Pourtant, cette mémoire a renforcé la détermination des présents à faire de ce festival un flambeau de résilience face aux adversités.
Une mosaïque d’animations et d’hommages au bord du fleuve
Le programme d« Alzanayé 2025 » s’est déployé tel un éventail multicolore, émerveillant les sens et captivant les âmes. Les délégations, arborant des costumes flamboyants, ont défilé dans une parade voguant à l’entrain, suivies par des performances enivrantes des troupes Soninkés, Bitti, Djagourou et Pogari, dont les rythmes ont résonné sur la terre de Boubon. De plus, des concours de lancer de filets et de courses de pirogues ont vibé les rives, tandis qu’une excursion sur le fleuve a offert une communion intime avec ce grand courant. Les stands d’artisanat local ont présenté des trésors façonnés par des mains expertes, témoignant d’un savoir-faire ancestral vivant.
Mme Guichene a loué la ténacité des riverains, ces « gardiens d’une culture résistante au temps et aux tempêtes ». « Leur courage, leur inventivité et leur foi en l’avenir sont des joyaux que ce festival met en lumière », a-t-elle proclamé, saluant également l’hospitalité légendaire des populations du fleuve. Elle a exprimé un espoir ardent que la saison touristique 2025, inaugurée ce jour, propulse le Niger sous les projecteurs mondiaux, faisant de son patrimoine un symbole de fierté et un moteur de développement économique.
Une fraternité scellée par les invités d’honneur
La splendeur de cette édition a été rehaussée par la présence de M. Gassim Chérif Mahamat, Ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement tchadien, invité d’honneur. Dans son discours chaleureux, il a célébré Boubon, « ce cœur battant où se rencontrent les civilisations du fleuve Niger ». Pour lui, ce festival transcende les frontières du Niger : « Il tisse des ponts d’amitié et de coopération entre nos nations, le Tchad et le Niger, unis par une même ambition de paix et de valorisation de nos héritages. » Il a réaffirmé l’engagement de son pays à soutenir ces initiatives qui, par la culture et le tourisme, rêvent d’un avenir solidaire pour la région.
Les autorités locales, du Gouverneur de Tillabéri à l’administrateur délégué de Karma, ont rivalisé d’efforts pour accueillir leurs invités, tapissant la célébration de vœux de succès. Leurs paroles empreintes de gratitude ont résonné comme une préparation à la fête, prêtant les cœurs à la joie.
Un écrin de promesses pour demain
La 6ᵉ édition du FCIF s’est révélée être bien plus qu’une simple festivité : elle a constitué un miroir de la résilience, de la créativité et de l’unité des peuples du Niger. Entre danses envoûtantes, rires éclatants et émerveillement face aux pirogues glissant sur l’eau, Boubon est devenu, le temps d’un instant, une agora où le passé dialogue avec l’avenir. Mme Guichene, dans un ultime élan, a espéré que cet événement demeure « une flamme vivante de notre identité, un chant d’espoir qui résonne au-delà des rives ».
Bien que cette journée de célébration soit terminée, l’idée persiste que le fleuve Niger pourrait devenir, au fil des ans, un trait d’union éternel, un souffle revitalisant pour les âmes et illuminant les horizons. L’écho de cette ambition se fait entendre dans les murmures de l’eau et les rires des enfants, préfigurant l’histoire que les générations futures continueront d’écrire pour cette épopée festive.