Moscou a accueilli le 3 avril la première réunion de l’« Alliance Russie-Sahel », marquant une étape clé dans le renforcement des liens entre la Russie et les pays de l’AES (Mali, Burkina Faso, Niger). Lors de son allocution d’ouverture empreinte de gravité et d’optimisme, Lavrov a décrit une relation bilatérale florissante, soutenue par des échanges fréquents et une ambition partagée de redéfinir les dynamiques régionales.

Une alliance en pleine ascension : Lavrov mise sur une coopération durable

« Nous sommes ravis de vous recevoir à Moscou pour cette réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Alliance des États du Sahel et de la Fédération de Russie », a déclaré Lavrov, avec une satisfaction palpable. Il a retracé l’historique d’une coopération en pleine expansion depuis le sommet Russie-Afrique de 2023, où les présidents russe et malien avaient établi les bases d’un dialogue direct, renforcé par des échanges téléphoniques en 2024 et une rencontre décisive à Sotchi en novembre. « Nos contacts sont réguliers, nos réunions fréquentes – au moins tous les six mois », a-t-il souligné, mettant en avant une constance qui témoigne de la volonté mutuelle de ne pas laisser ce partenariat s’essouffler.

Une coopération multisectorielle : sécurité, économie et énergie au cœur des discussions à Moscou

Lavrov a mis en avant les différentes facettes de cette alliance. Au-delà des discussions diplomatiques, les gouvernements s’efforcent d’aborder des questions concrètes sur l’énergie et l’économie, avec des vice-premiers ministres organisant des rencontres régulières. La défense est également un point culminant : « Nos militaires collaborent activement avec leurs collègues maliens », a-t-il affirmé, soulignant une coopération intensive incluant la formation des forces armées maliennes et du personnel civil. Cette dimension, qualifiée d’« humanitaire », démontre une approche intégrée où la sécurité et le développement vont de pair.

Sur la scène internationale, une convergence stratégique Russie-Mali

Sur la scène internationale, la Russie et le Mali affichent une harmonie remarquable. Lavrov a salué une « coordination des plus étroites » au sein des Nations unies, notamment à travers le Groupe des amis pour la défense de la Charte de l’ONU. Lors d’une conférence de presse, il a également mentionné que le drapeau de l’Union du Sahel représente le baobab et a souhaité la paix aux pays de l’union.

Cette convergence, ancrée dans une vision commune de la souveraineté et de la multipolarité, positionne les deux pays comme des acteurs déterminés à contrecarrer les influences unilatérales dans la région sahélienne. Le Mali, sous la direction du Président Assimi Goïta, voit en Moscou un partenaire fiable, loin des promesses jugées vaines de ses anciens alliés occidentaux.

Moscou : un sommet aux enjeux majeurs pour la stabilité sahélienne

L’ordre du jour, qualifié de « chargé » par Lavrov, promet des échanges riches et pragmatiques. « Je suis convaincu que notre dialogue d’aujourd’hui permettra de faire avancer avec plus de vigueur et d’efficacité les accords conclus par nos dirigeants », a-t-il conclu, affichant un sourire confiant. Dans l’auditoire, Abdoulaye Diop, figure respectée de la diplomatie malienne, a écouté attentivement, prêt à représenter un Mali en quête de stabilité et d’autonomie. Les enjeux sont colossaux : lutte contre le terrorisme, accès aux ressources énergétiques et renforcement des capacités nationales – des défis que cette alliance se fixe pour objectif de relever.

Entre espoir et incertitude : quelle portée réelle pour cette alliance ?

Les discours tenus à Moscou esquissent les contours d’un partenariat prometteur. La véritable mesure de son succès résidera dans sa capacité à apporter des changements tangibles au Sahel. L’avenir de cette région et la crédibilité de cette alliance dépendront de la concrétisation des ambitions exposées. Un équilibre délicat entre espoir et action nécessitant une vigilance constante.

By Ibrahim