Ouagadougou, le 27 janvier 2025 – Les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, du Niger et du Mali se sont réunis ce dimanche dans la capitale burkinabè pour finaliser les modalités de leur retrait commun de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette rencontre marque une étape décisive vers l’aboutissement de ce processus, prévu dans les jours à venir.
L’alliance des États du Sahel : harmonisation des positions pour retrait de la CEDEAO
La réunion ministérielle, précédée par une session d’experts de l’AES, visait à aligner les trois nations sur les aspects juridiques, économiques et politiques de leur désengagement. Les discussions ont porté sur ces aspects afin d’assurer une transition conforme aux obligations internationales et de préserver les intérêts de chaque État concerné.
Cette décision s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre les trois pays sahéliens et la CEDEAO. En janvier 2024, le Burkina Faso, le Niger et le Mali avaient annoncé leur intention de quitter l’organisation, dénonçant des sanctions qu’ils jugeaient « inhumaines ». Les trois nations, dirigées par des juntes militaires, avaient alors exprimé leur volonté de se retirer « sans délai » de l’organisation ouest-africaine.
Face à cette situation, la CEDEAO avait proposé une période de transition de six mois, débutant le 29 janvier 2025. Cependant, l’AES a rejeté cette proposition, la qualifiant de « unilatérale » et affirmant son intention de procéder au retrait effectif dès fin janvier 2025.
Vers une nouvelle ère de coopération régionale
La réunion de Ouagadougou témoigne de la détermination des trois États à concrétiser leur désengagement de la CEDEAO et à renforcer leur coopération au sein de l’AES. Cette alliance, formalisée en juillet 2024, vise à mutualiser les ressources des pays membres pour promouvoir la stabilité régionale, l’indépendance économique et l’autosuffisance. Parmi les initiatives envisagées figurent la création d’une banque centrale commune et le développement de programmes d’infrastructures dans l’agriculture et l’énergie.
Les trois pays ont également annoncé la formation d’une force militaire conjointe de 5 000 hommes pour lutter contre les groupes islamistes actifs dans la région, témoignage de leur volonté de prendre en main leur sécurité.
Le retrait du Burkina Faso, du Niger et du Mali de la CEDEAO constitue un tournant majeur dans la dynamique politique et économique de l’Afrique de l’Ouest. Il soulève des questions sur l’avenir de la coopération régionale et les stratégies à adopter face aux défis sécuritaires et de développement.