À N’Djamena, les ambassadeurs du Mali, du Niger et du Burkina Faso ont tenu une session de travail stratégique pour renforcer la coopération au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES). L’objectif est de mutualiser les efforts face aux défis sécuritaires et de poser les jalons d’une intégration régionale plus résiliente.

N’Djamena, 5 novembre 2025 — Dans un Sahel confronté à des turbulences persistantes, les diplomates des pays membres de l’AES se sont réunis le mardi 4 novembre au cœur de N’Djamena. Accueillie par l’ambassadeur du Niger, Mohamed Anacko, cette rencontre a rassemblé ses homologues du Mali et du Burkina Faso, dans une ambiance de fraternité et de détermination.

Les participants, Barama Boubacar, envoyée du Mali, et Pierre Sawadogo, chargé d’affaires burkinabè, ont exploré des pistes concrètes pour renforcer les liens bilatéraux et trilatéraux, optimiser les canaux diplomatiques et consolider la synergie au sein de l’AES, coalition créée en septembre 2023 suite aux tensions avec la CEDEAO.

Une alliance forgée dans l’adversité

L’AES, issue de la convergence des juntes militaires à Bamako, Niamey et Ouagadougou, se positionne comme un rempart régional contre les menaces jihadistes. Les récentes offensives du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM) au Mali, approchant désormais la capitale, soulignent l’urgence d’une réponse coordonnée.

« Ces rencontres ne sont pas de pure forme ; elles sont le ciment d’une réponse collective aux vents contraires qui balaient nos frontières », confie une source proche des délégations, mentionnant les stratégies de mutualisation en matière de renseignement et d’infrastructures vitales.

N’Djamena, carrefour diplomatique et allié stratégique

Cette initiative diplomatique démontre la maturité croissante de l’AES. Dans un contexte marqué par les déplacements forcés et les blocus logistiques, les ambassadeurs rappellent que la souveraineté ne se construit pas en vase clos.

L’objectif est clair : transformer les vulnérabilités en leviers de progrès. Agriculture résiliente, éducation inclusive, sécurité partagée… des chantiers que les États sahéliens entendent mener de concert tout en tissant des solidarités régionales durables.

Vers une intégration plus ambitieuse

Cette dynamique esquisse les contours de futurs sommets plus structurants, où l’AES pourrait franchir le cap de la coordination pour embrasser une véritable intégration régionale.

Dans un Sahel en quête de stabilité, les actions menées à N’Djamena déclinent une promesse d’unité en pleine incertitude. Reste à voir si cette impulsion diplomatique parviendra à éclairer les terres éprouvées, des urnes aux sillons, là où se joue l’avenir des peuples sahéliens.

By Ibrahim