L’OCRTIS a intercepté une cargaison importante de stupéfiants à Kollo, dans la région de Tillabéri. Les enquêteurs ont saisi plus de 162 kilos de cannabis et près de 10 000 comprimés d’opioïdes, mettant au jour un trafic international entre le Ghana, le Bénin, le Niger et le Mali.
Kollo, 14 novembre 2025 – Dans une opération majeure contre le crime organisé, l’antenne locale de l’Office Central de Répression du Trafic Illicite des Stupéfiants (OCRTIS) a intercepté plus de 162 kilos de cannabis et près de 10 000 comprimés d’opioïdes à la frontière sud de Niamey. Cette saisie a permis de démanteler un réseau transnational reliant le Ghana au Mali, via le Bénin et le Niger. Deux suspects, dont un Malien, ont été arrêtés, illustrant la vigilance accrue face aux menaces pesant sur la sécurité sahélienne.
Une interception spectaculaire à la barrière de Niamey
Tout commence le 2 novembre, lors d’un contrôle routier de routine à la sortie de Kollo, dans la région de Tillabéri. À bord d’une Toyota Yaris banalisée en taxi, les enquêteurs découvrent 184 paquets de résine de cannabis, soit 162 kilos, et 9 900 cachets de Tapentadol, un puissant analgésique surnommé « Royal » sur le marché noir. Le conducteur, pris de panique, abandonne le véhicule et disparaît, laissant un indice crucial pour les enquêteurs.
Présentée le 13 novembre aux autorités, cette saisie témoigne de l’efficacité des barrages frontaliers dans un corridor à risque. À Kollo, porte sud de Niamey, l’OCRTIS confirme ainsi son rôle clé dans la lutte contre les stupéfiants.
Un itinéraire complexe à travers quatre pays d’Afrique de l’Ouest
Les investigations de l’OCRTIS révèlent rapidement la portée du réseau. Les drogues provenaient du Ghana, transitant par Malanville au Bénin, avant d’être acheminées discrètement par voie fluviale vers le Niger. Destination finale : Gao, au Mali, hub notoire pour la redistribution vers le Sahel et au-delà. Ce circuit, contournant les postes douaniers, met en lumière la sophistication croissante des cartels.
Au fil des interrogatoires, deux complices sont arrêtés : un Malien, lié à Gao, et un Nigérien impliqué dans le transit. Un minibus Toyota de 19 places, utilisé pour des camouflages, a également été immobilisé, élargissant les saisies.
Un réseau international démasqué : quatre nations dans le viseur
Lors de la remise des preuves, le chef de l’antenne OCRTIS de Kollo déclare : cette affaire expose un syndicat multinational impliquant le Ghana en tant que source, le Bénin pour le franchissement initial, le Niger comme corridor et le Mali comme terminus. « Une enquête approfondie a permis de cartographier ces connexions, évitant potentiellement une inondation de substances toxiques sur nos marchés », souligne-t-il, louant la coordination interservices.
Cette révélation alerte sur les risques sécuritaires : ces flux financent souvent des groupes armés, exacerbant l’instabilité dans une région déjà soumise à des pressions. L’opération renforce la réputation de l’OCRTIS comme rempart vital contre ces menaces hybrides.
Hommages unanimes : un élan collectif pour la sécurité locale
La cérémonie de restitution, en présence de la préfète de Kollo et d’autres dignitaires, a été l’occasion de rendre hommage aux Forces de Défense et de Sécurité (FDS), pour leur professionnalisme. « Cette victoire collective protège nos communautés et honore notre engagement national », déclare la préfète, tandis que le chef de canton de Kouré évoque la solidarité face au fléau.
Parmi les invités figuraient l’administrateur délégué intérimaire et plusieurs représentants sécuritaires, témoignant d’une mobilisation collective. Ces éloges galvanisent les équipes pour les futures opérations, face à un trafic de drogue qui sape la cohésion sociale.
Renforcer la vigilance aux frontières nigériennes
Cette saisie à Kollo représente un épisode dans une lutte plus vaste contre l’essor des stupéfiants en Afrique de l’Ouest. Les autorités nigériennes appellent à une coopération régionale renforcée, notamment via la CEDEAO, pour colmater les brèches frontalières.
Ensemble, sécurisons nos routes et notre avenir.