En dissolvant 400 sociétés de sécurité privée, le gouvernement nigérien engage une réforme radicale. Objectif : assainir le secteur, renforcer la souveraineté et poser les bases d’une sécurité publique plus fiable.
Niamey, le 22 septembre 2025 – Dans un mouvement décisif pour consolider la sécurité nationale, le gouvernement nigérien a ordonné la dissolution de 400 sociétés de sécurité privées. Cette mesure sans précédent s’inscrit dans une réforme stratégique visant à professionnaliser ce secteur essentiel à la protection des biens et des personnes, tout en éradiquant les pratiques non conformes qui nuisent à sa crédibilité.
Une réforme d’envergure contre l’anarchie
Cette dissolution marque l’aboutissement d’un processus rigoureux, lancé par le décret n° 2025-072/P/CNSP/MISP/AT du 7 février 2025. Adopté dans un contexte de vigilance face aux menaces multiformes, ce texte réglementaire établit des normes exigeantes en matière de recrutement, de formation et d’équipement. Loin d’être une sanction isolée, cette réforme traduit une vision stratégique : transformer un paysage fragmenté en un écosystème cohérent où la fiabilité prime.
Faillite et manque de transparence : la chute d’un secteur non-réglementé
Les sociétés dissoutes, représentant une part significative du parc existant, ont été pointées pour des manquements graves, tels que l’absence de régularité administrative, l’opacité financière ou la non-conformité aux standards de sécurité. Certaines opéraient même dans une illégalité flagrante, exposant potentiellement la population à des risques accrus.
En rationalisant le nombre d’opérateurs, les autorités visent à épurer le terrain et à imposer un contrôle renforcé aux entités restantes, sous l’égide des ministères compétents. Cette supervision accrue a pour but d’assurer une traçabilité exemplaire et de prévenir toute dérive altérant la souveraineté nationale.
L’aube d’une nouvelle collaboration pour la sécurité publique
Au-delà de l’aspect répressif, cette initiative porte en elle les germes d’une collaboration fructueuse entre acteurs privés et forces de défense et de sécurité publiques. Dans un Niger confronté aux défis du terrorisme et de la vulnérabilité des infrastructures critiques, cette synergie apparaît comme un levier indispensable. Les réformes alignées sur le Programme de Renaissance nationale pourraient ainsi catalyser une expertise privée au service de l’intérêt collectif et favoriser l’innovation dans les protocoles de protection.
Vers une nouvelle ère de sécurité
À peine quatre jours après cette annonce, les implications se dessinent : un secteur allégé mais fortifié, prêt à relever les défis contemporains. Pour les entreprises rescapées, l’enjeu est de s’adapter rapidement aux nouvelles exigences. Pour les citoyens, cela représente une promesse de sérénité renforcée.
Cette dissolution n’est pas une fin, mais un pivot vers une sécurité plus professionnelle, où la vigilance de l’État s’harmonise avec les besoins du terrain. Les observateurs attendent les mesures d’accompagnement qui suivront, pour que cette purge devienne le socle d’une excellence reconnue au-delà des frontières sahéliennes.
Cependant, une question demeure : comment ces milliers d’agents, désormais sans emploi, seront-ils réintégrés dans l’économie sans provoquer de nouvelles tensions ? La réponse à cette énigme définira l’efficacité de cette réforme audacieuse.