Tahoua, 10 février 2025 – Dans l’ombre des dunes arides de la région de Tahoua, un fléau rampant tisse sa toile. La semaine dernière, les Forces de Défense et de Sécurité ont porté un coup de semonce à l’hydre du trafic d’armes, révélant une réalité plus inquiétante qu’il n’y paraît.

L’arme dans la valise : le stratagème éventé

Dans le département de Madaoua, un villageois vigilant a brisé le silence qui aurait pu coûter cher. Deux inconnus, aux allures de nomades errants, s’installent dans un campement isolé. L’homme qui les observe ressent une anomalie diffuse, un frisson d’instinct qui lui dicte d’agir. Il insiste pour vérifier l’identité des arrivants. C’est alors que l’impensable surgit : une femme, apparemment anodine, dissimule dans sa valise un fusil d’assaut AK-47 et pas moins de 104 cartouches de calibre 7,62 × 39 mm.

À la découverte de cette cargaison mortelle, son compagnon disparaît dans l’horizon, laissant derrière lui une énigme : qui étaient-ils ? Vers qui se dirigeaient ces armes ? Le Centre Intégré de Coordination des Opérations (CICO), qui rapporte ces faits, ne laisse aucun doute : la menace est palpable, ses ramifications invisibles, mais bien réelles.

La cache de Rahin Founkoye : une fourmilière d’armes

À 20 kilomètres de Tahoua, un autre foyer d’ombre est mis au jour. Des renseignements dignes de foi signalent une activité suspecte au campement de Rahin Founkoye. Suite à une opération rapide, les forces découvrent une quantité alarmante d’armement : sept fusils AK-47, vingt-cinq chargeurs, 328 munitions en vrac, deux ports-chargeurs, une moto, deux couteaux et une somme de 639 000 francs CFA.

Ces objets, éparpillés, tracent un tableau glaçant : un trafic bien rôdé, une logistique aiguisée et des acteurs qui se fondent dans le décor de cette région devenue, bien malgré elle, un carrefour d’armement clandestin.

Tahoua, nouvelle plaque tournante du péril ?

Le nord du Niger, autrefois terre de transhumance paisible, se mue insidieusement en corridor de contrebande létale. Les saisies se multiplient, laissant entrevoir un schéma où la circulation des armes se conjugue avec des desseins inavoués. Les autorités, sur le qui-vive, resserrent l’étau. Mais pour chaque trafic démantelé, combien d’autres prospèrent encore dans l’ombre ?

Une certitude s’impose : la traque continue. À Tahoua, le vent porte désormais l’écho des balles que l’on cherche à soustraire aux griffes de la violence.

By Ibrahim