Agadez, carrefour sous tension : Les flammes de l’intolérance ravagent Tekazamte
Le 18 juin dernier, le quartier de Tekazamte, à l’est d’Agadez, a connu un embrasement d’une violence soudaine et dévastatrice. Une simple étincelle – une accusation erronée contre un jeune autochtone suspecté d’avoir incendié deux abris dans le camp informel de « Gadon Kaya » – a rapidement dégénéré. Le lendemain, des affrontements entre riverains et migrants nigérians ont fait trois blessés, dont deux dans un état critique, et 175 cases précaires réduites en cendres. Agadez, point névralgique du Sahel, révèle les fractures d’une coexistence tendue.
Gadon Kaya : un ghetto à ciel ouvert, une véritable poudrière
À Tekazamte, le ghetto de « Gadon Kaya » abrite plus de 1 600 migrants nigérians, souvent oubliés par l’assistance humanitaire. Leur présence à proximité du centre de transit de l’OIM exacerbe les tensions avec les habitants, qui les accusent de délinquance. En 2024, 31 400 migrants ont été refoulés d’Algérie vers Agadez, intensifiant les ressentiments locaux.
Chaos à Tekazamte : la riposte implacable des autorités
Les autorité ont répondu avec rigueur au chaos. Un migrant suspect a été interpelé, et 1 573 Nigérians en situation irrégulière ont été regroupés et transférés vers le centre régional des refoulés d’Algérie. Une réunion d’urgence avec l’OIM, le HCR et des ONG a permis de distribuer des kits alimentaires et d’initier un plan de rapatriement.
Le centre OIM sur la sellette : Agadez réclame son déménagement
Le centre de transit de l’OIM, situé au cœur d’Agadez, cristallise le mécontentement des habitants. Ils exigent son déménagement, qui a été décidé vers un terrain à l’ouest. Bien qu’il apaisse les tensions locales, le dilemme demeure : Agadez, plaque tournante des migrations sahéliennes, doit gérer des réalités difficiles.
Le Sahel, une poudrière migratoire : les violences s’exportent
Les violences à Tekazamte ne sont pas un incident isolé, mais un symptôme d’un malaise régional. Agadez, autrefois paisible, doit faire face à des refoulements massifs depuis l’Algérie, saturant ses ressources et exacerbant les tensions avec les migrants, souvent perçus comme des boucs émissaires.
Tekazamte : un appel urgent à l’apaisement et à la réconciliation
Face à cette montée des tensions, le commandant Almoustapha instaure un comité de suivi pour prévenir de nouvelles violences. Les efforts humanitaires doivent se concentrer sur un rapatriement respectueux de la dignité des exilés. Agadez, au croisement des routes migratoires, doit réinventer sa coexistence pour surmonter ces défis.