Alerte sur la précipitation des mesures du Haut Conseil des Nigériens à l’Extérieur
La diaspora nigérienne est en émoi. Dans une lettre ouverte adressée au Ministre des Affaires Étrangères, Oumar Touré, représentant du Conseil des Nigériens aux USA (CONUSA), exprime les inquiétudes croissantes des Nigériens vivant à l’étranger. Au cœur des préoccupations : le renouvellement des bureaux du Haut Conseil des Nigériens à l’Extérieur (HCNE), censé représenter les intérêts des Nigériens à travers le monde. Pourtant, cette démarche, qui devait être unificatrice, semble générer discorde et marginalisation, selon la diaspora.
Une interprétation controversée des instructions ministérielles
La lettre souligne le fait que les instructions du ministre divisent la diaspora : « La compréhension et l’interprétation de vos instructions sur le renouvellement des bureaux du HCNE divisent clairement la diaspora nigérienne », écrit Touré. Ce désaccord traduit un profond sentiment d’exclusion ressenti par de nombreux Nigériens à l’étranger, particulièrement face aux applications des directives par les ambassades.
Touré dénonce une précipitation dans la mise en œuvre par les ambassades, qui ne tiennent pas compte des réalités spécifiques des pays d’accueil. Dans des pays géographiquement vastes comme les États-Unis, un modèle unique crée des obstacles à l’inclusion. « Cela favorise l’émergence de petits groupes cherchant à s’approprier les bureaux pour des agendas personnels, aux dépens des intérêts de la diaspora », alerte-t-il.
Des HCNE concurrents : un risque de confusion
Un point alarmant soulevé dans la lettre concerne la création de nouveaux HCNE dans des pays où ces conseils existent déjà. Cette situation découle, selon Touré, de la rigidité des textes en vigueur qui entravent l’application rapide des instructions ministérielles. « Les conséquences sont claires : la coexistence de deux HCNE dans le même pays pour la même diaspora », avertit-il. Cette duplication menace la légitimité de ces conseils et risque de causer des conflits au sein des communautés nigériennes à l’étranger.
Le rôle contesté des ambassades
La lettre remet également en question le rôle des ambassades. Lors d’une récente intervention, le ministre avait souligné que le renouvellement des bureaux du HCNE devait se faire conformément aux textes en vigueur, les ambassades devant accompagner ce processus. Cependant, certaines d’entre elles vont au-delà de ces prérogatives en organisant et en finançant des élections, rappelle Touré. Cette ingérence perçue renforce les sentiments de marginalisation chez les Nigériens à l’étranger, qui estiment ne pas être impliqués dans le processus.
Un appel à une solution concertée
Face à ces défis, la diaspora ne se contente pas de critiquer, elle propose des solutions. Touré exhorte le ministre à « trouver une solution tenant compte des acquis d’organisation et de structuration des communautés nigériennes à l’étranger ». L’objectif étant d’éviter des divisions inutiles qui pourraient fragiliser la représentation des Nigériens à l’étranger. « Une solution imposée sans la participation de la diaspora ne saurait être bénéfique », conclut-il.
Un cri du cœur pour l’inclusion
Signée par le CONUSA, cette lettre ouverte appelle à une concertation et à une reconnaissance des réalités vécues par la diaspora. Alors que le HCNE devrait être un pont avec le pays d’origine, son renouvellement dans sa forme actuelle risque d’accentuer les divisions. À ce jour, aucune réponse officielle du ministre n’a été rendue publique, laissant la diaspora dans l’attente d’une réaction apaisante.
Ce dossier soulève une question universelle : comment garantir une représentation équitable des citoyens vivant à l’étranger ? Pour la diaspora nigérienne, cela passe par la nécessité d’être entendue.