Triomphe à Kabléwa : les forces nigériennes déjouent une incursion de Boko Haram à Garchinguiligui

Dans la nuit du 20 au 21 avril 2025, à 23 h 45 heure locale (22 h 45 GMT), le village de Garchinguiligui, situé à 12 kilomètres à l’ouest de Kabléwa dans le département de N’Guigmi, région de Diffa, a été le théâtre d’une opération significative des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) nigériennes. Suite à une incursion de combattants de Boko Haram ayant enlevé huit civils, les troupes de l’Opération Nalewa Dolé ont réagi rapidement, marquant un jalon important dans leur lutte contre l’insécurité dans cette zone. Cette intervention réussie a permis la libération des otages et a infligé un revers considérable aux assaillants, saluée par les autorités régionales.

Garchinguiligui : Une riposte foudroyante face à l’audace terroriste

Cette attaque, survenue dans l’obscurité, visait à semer la terreur parmi les habitants de Garchinguiligui, déjà affectés par les fréquentes incursions des groupes armés. Les combattants de Boko Haram ont enlevé huit civils, espérant probablement une rançon. Cependant, le plan a été contrecarré par la vigilance des FDS, alertées rapidement. Une patrouille mixte, déployée depuis la base de Kabléwa, s’est précipitée à la poursuite des ravisseurs.

Deux affrontements intenses ont suivi aux alentours de Garchinguiligui, mettant à l’épreuve le courage et la coordination des forces nigériennes. Au terme de ces combats, le bilan fait état de huit otages libérés sains et saufs, neuf terroristes neutralisés, et deux suspects appréhendés. Les FDS ont également saisi un important arsenal, comprenant huit fusils AK-47, vingt bidons d’essence de 25 litres, et deux sacs de médicaments, probablement destinés aux insurgés. Un seul garde nigérien a été blessé, un bilan minime compte tenu de l’ampleur de l’opération, qui s’est poursuivie jusqu’à l’aube, vers 5 h 00 (4 h 00 GMT).

Garchinguiligui : Le gouverneur Bagadoma célèbre le courage des troupes

Le lundi 21 avril 2025 à 10h00 heure locale (9h00 GMT), le gouverneur de la région de Diffa, le Général de Brigade Mahamadou Ibrahim Bagadoma, s’est rendu à Kabléwa avec des responsables de la Zone de Défense n°5. Cette visite avait pour but de rendre hommage aux soldats de l’Opération Nalewa Dolé, dont la rapidité d’action a permis de faire échouer cette nouvelle tentative de déstabilisation. Dans son discours, le gouverneur a transmis les félicitations des plus hautes autorités nigériennes, dont le président de la République, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani, et le Premier ministre Ali Mahamane Lamine Zeine. « Votre bravoure est un rempart contre la barbarie et incarne l’espoir d’une région apaisée », a-t-il déclaré.

Une région sous tension, un combat inlassable

La région de Diffa, frontalière du Nigeria, du Tchad et du Cameroun, reste un épicentre de l’insurrection jihadiste au lac Tchad. La situation est marquée par les incursions de Boko Haram et de l’EIAO, qui ont causé le déplacement de plus de 129 000 personnes et l’arrivée de 108 000 réfugiés nigérians. Les enlèvements, comme à Garchinguiligui, sont une méthode habituelle pour financer le terrorisme et instaurer la peur. En 2021, le département d’État américain a rapporté que Boko Haram avait enlevé au moins 179 personnes dans la région.

Malgré des défis logistiques, les FDS nigériennes intensifient leurs opérations. Par exemple, du 10 au 11 avril, 12 assaillants ont été arrêtés à Jagada, et des AK-47 ont été saisis pendant que, le 16 avril, une saisie d’armes à Nguel Kolo a intercepté un véhicule avec des obus RPG7. Bien que ces succès soient significatifs, ils soulignent la persistance de la menace, alimentée par des réseaux de soutien locaux et des complicités transfrontalières.

Les FDS nigériennes libèrent huit otages à GarchinguiliguiUne victoire, mais un horizon incertain

L’opération à Kabléwa, saluée sur les réseaux sociaux, témoigne de la résilience des FDS nigériennes et représente un espoir pour les habitants de Diffa. La libération des otages et la neutralisation des assaillants envoient un message fort : l’État nigérien refuse de plier devant l’adversité. Cependant, la répétition des attaques rappelle la complexité de la lutte contre des groupes armés qui exploitent la porosité des frontières et la fragilité socio-économique de la région.

La question demeure : comment transformer ces succès tactiques en une paix durable ? Pour démanteler efficacement les réseaux terroristes, une coopération étroite avec les communautés locales est indispensable. Cela doit se concentrer sur des initiatives visant à répondre aux besoins humanitaires et économiques des populations affectées.

By Ibrahim