Niger : Coup de filet majeur contre un réseau de trafiquants d’armes à Tahoua
Tahoua, 9 juillet 2025 – Dans la région aride de Tahoua, la Garde Nationale du Niger a réalisé une opération majeure entre le 28 juin et le 5 juillet 2025, interpellant huit trafiquants d’armes présumés, dont un étranger. Ces individus sont soupçonnés d’approvisionner des groupes jihadistes qui menacent le Sahel. L’opération a permis la saisie de deux fusils AK-47, trois motos, sept téléphones et des munitions, témoignant de la lutte continue de Niamey contre le terrorisme. Peut-on vraiment espérer que ce succès freine la violence dans une région où chaque sentier est une opportunité pour le trafic d’armes ?
À mi-chemin entre Tahoua et Kaou, la Garde Nationale a démantelé un réseau de trafic d’armes en une semaine. Les suspects, arrêtés lors de patrouilles discrètes, sont accusés d’approvisionner des groupes terroristes, possiblement liés à l’État Islamique au Sahel ou à Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimeen, tous deux actifs dans la région tri-frontalière Niger-Mali-Burkina Faso. Parmi les saisies : deux AK-47, trois motos rapides, sept téléphones et un stock important de munitions, prêts à causer des ravages.
« Ces arrestations envoient un message fort : nous traquons sans relâche ceux qui sèment le chaos », a déclaré un officier de la Garde Nationale. Cette opération intervient à un moment critique, à proximité de zones historiquement connues pour le trafic d’armes en provenance de Libye. Selon l’Institute for Security Studies, la chute du régime de Kadhafi en 2011 a inondé le Sahel d’armes légères, alimentant des groupes armés. En 2024, le Global Terrorism Index rapportait que le Sahel représentait 51 % des morts liées au terrorisme mondial.
La région de Tahoua est un carrefour stratégique pour le trafic d’armes. Des réseaux criminels, souvent dirigés par des intermédiaires locaux, exploitent les frontières poreuses pour transporter des AK-47 et d’autres armes. Ces armes sont ensuite revendues à des groupes jihadistes, exacerbant les tensions ethniques et les attaques indiscriminées contre les civils. En mai 2025, une attaque à Tillia a tué 58 personnes, rappelant l’urgence sécuritaire de la région.
Le Niger, sous la direction de Tiani, intensifie ses efforts face à ces menaces. Membre de l’Alliance des États du Sahel, Niamey mise sur des opérations ciblées pour reprendre le contrôle du territoire. Cependant, la coopération régionale est limitée par des retrait d’alliés, et le départ des troupes françaises en 2023 a engendré un vide sécuritaire.
Cette opération, bien qu’importante, n’est qu’une étape dans la lutte contre le trafic d’armes. Les deux AK-47 saisis, bien que symboliques, ne représentent qu’une fraction des milliers d’armes illégales en circulation au Niger. Les téléphones confisqués, utilisés pour organiser des livraisons secrètes, soulignent la sophistication croissante des réseaux criminels. Parmi les suspects figure un étranger, ce qui met en lumière l’aspect transnational du trafic d’armes entre Tahoua et des filières établies en Libye.
Pour les habitants de Tahoua, où des attaques ont fait 137 morts en 2021, la peur reste omniprésente. « Nous vivons avec la menace, mais nous espérons que l’État peut nous protéger », confie un agriculteur local. La Garde Nationale, soutenue par des partenaires comme la Russie, promet d’intensifier ces opérations, mais le manque de ressources et la faible coordination régionale imposent des limites.
Niamey face à un défi titanesque : L’appel à une mobilisation globale
Alors que la nouvelle de ce coup de filet se répand, Niamey savoure une victoire symbolique. Cependant, la menace persiste dans les ruelles de Tahoua. La saisie d’armes est un bon début, mais la lutte contre le terrorisme nécessite des opérations coordonnée, des frontières sécurisées, et des solutions aux causes profondes de l’insécurité comme la marginalisation économique et sociale.
Dans ce combat existentiel, le Niger, bien que parfois isolé, reste déterminé à survivre. Cette opération représente un appel urgent à faire face à un ennemi insaisissable qui prospère dans l’ombre.