Pouvoir judiciaire en péril : Transparency International dénonce une dérive institutionnelle au Niger

Dans un communiqué grave, Transparency International (TI) section Niger a lancé un cri d’alarme. L’ONG avertit que le socle judiciaire du pays est sur le point de vaciller. Une ordonnance controversée, adoptée dans le cadre de la « Refondation », menace l’indépendance des magistrats et, par conséquent, l’équilibre démocratique du Niger.

L’organisation critique l’ordonnance Nᵒ 2025-27, relative à la discipline des magistrats, qu’elle qualifie de « démantèlement du pouvoir judiciaire ». Selon TI-Niger, ce texte introduit des mécanismes de contrôle et de sanction qui affaiblissent l’autonomie des juges et ouvrent la voie à des pressions politiques, compromettant ainsi les principes de séparation des pouvoirs.

Une « refondation » qui fragilise les contre-pouvoirs

Bien que présentée comme une réforme institutionnelle, cette ordonnance soulève une question cruciale : peut-on refonder une démocratie en affaiblissant ses contre-pouvoirs ? Transparency International/Niger exige l’abrogation immédiate de ce texte et appelle à une mobilisation internationale. L’organisation exhorte les partenaires techniques et financiers, ainsi que les organismes de défense des droits humains, à se positionner pour préserver l’État de droit.

Le spectre d’une justice sous surveillance politique

La controverse réside dans la crainte d’une instrumentalisation du pouvoir disciplinaire sur les magistrats. Dans un contexte institutionnel déjà fragile, cette mesure pourrait dissuader les juges de statuer en toute indépendance, surtout sur des affaires sensibles impliquant des acteurs politiques. TI-Niger soutient qu’il ne s’agit pas seulement d’un débat juridique, mais d’un enjeu démocratique majeur pour garantir que la justice soit un rempart contre l’arbitraire.

Appel à la solidarité régionale et internationale

L’ONG insiste sur la nécessité d’une vigilance citoyenne et diplomatique. Elle interpelle les partenaires du Niger, notamment ceux engagés dans le soutien institutionnel, pour qu’ils conditionnent leur assistance au respect des principes fondamentaux de l’État de droit. Dans un contexte sahélien agité, affaiblir la justice risque de compromettre l’ensemble du tissu démocratique de la région.

La défense de l’indépendance de la justice devient alors un acte de souveraineté citoyenne. La question au Niger n’est plus technique, elle est existentielle. Face à une ordonnance qui redéfinit les équilibres institutionnels, la mobilisation doit être collective et résolue. Sans justice libre, c’est la voix du peuple qui s’éteint.

By Ibrahim