Près de deux semaines après la tentative de coup d’Etat au Bénin annoncée par les autorités du pays et qui a conduit à l’arrestation de l’ancien ministre des Sports et d’autres personnalités, des partis de l’opposition montent au créneau pour demander la lumière sur cette affaire.
Dans une déclaration de presse ce jeudi à Cotonou, le parti de l’ex-président Boni Yayi, « Le Démocrates », indique que cette « affaire dénoncée par le gouvernement et ses soutiens révèle la crise politique profonde » se trouve le Bénin depuis l’avènement de Patrice Talon au pouvoir.
« Le parti « Les Démocrates » dénonce le flou artistique et la confusion qui entourent la gestion de ce dossier », a déclaré Guy Mitokpe, le porte-parole du parti.
Il a ensuite appelé les Béninois « à ne pas se laisser distraire » et à continuer à réclamer les conditions nécessaires pour la transparence dans les élections générales de 2026.
Un peu plus tôt dans la semaine, d’autres partis d’opposition modérée ont appelé à faire toute la lumière sur cette affaire de tentative de coup d’Etat contre le gouvernement de Patrice Talon.
Quant aux partis de la mouvance comme les Progressistes ou encore le Renouveau, ils ont indiqué faire confiance à la justice béninoise.
Les précisions de NSIA Banque
Suite à la conférence de presse de Mario Metonou le procureur spécial de Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (Criet) du Benin au sujet du coup d’Etat manqué, la Banque NSIA est sortie de sa réserve.
L’institution financière a réagi par le biais d’un communiqué ce jeudi 26 septembre. Elle réfute l’information selon laquelle un compte à été ouvert au nom de M. Djimon Dieudonné Tévoèdjrè, le Commandant de la Garde Républicaine du Bénin.
« Nous déclarons que le concerné est plutôt titulaire, depuis le 09 juillet 2024, d’un contrat d’assurance « NSIA PRESTIGE », souscrit auprès de NSIA Vie Assurances en Côte d’Ivoire. À ce jour, les versements reçus pour ce contrat s’élèvent à 55.000.000 FCFA », précise l’institution.
Un montant qui contredit le montant de 105 millions avancé par les autorités judicaires béninoises.
Pourquoi la banque NSIA est-elle citée dans une affaire de tentative de coup d’Etat présumée ?
Mercredi face à la presse, le procureur spécial de la Criet, Mario Metonou a confié qu’un coup d’État était en préparation au Benin, contre le président Patrice Talon.
Ce renversement, à l’en croire, devait être perpétré dans la journée du 27 septembre.
Mais les autorités ont pu stopper sa préparation. M. Metonou a confié que c’est dans la nuit du 23 au 24 septembre que l’ancien « ministre des Sports, M. Oswald Homeky a été interpellé au moment où il transmettait six sacs remplis de billets de banque au Commandant de la Garde républicaine. »
Boko a quant à lui été interpellé, dans l’heure qui a suivi, par la brigade criminelle.
Selon la Justice béninoise, les sieurs Bokoa et Homeky ont ouvert un compte à NSIA Banque crédité de 105 millions dans une banque basée en Côte d’Ivoire au profit de M. Djimon Dieudonné Tévoèdjrè.
« Pour achever de vaincre la résistance du Commandant de la Garde Républicaine, ils lui ont promis et remis le 24 septembre 2024 en espèces, une somme d’un milliard 500 millions de francs CFA », révèle M. Metonou.
« Cette somme est décomptée en 129 sacs de 10 millions constitués de billets de 10 000 francs et 42 lot de cinq millions constitués de billets de 5 000 francs », poursuit-il.
Que sait-on des personnes interpellées ?
La Justice a révélé l’arrestation de trois personnes. Il s’agit de l’homme d’affaires Olivier Boko, de l’ancien ministre des Sports Oswald Homeky et du Commandant de la Garde Républicaine, Djimon Dieudonné Tévoèdjrè.
Cette déclaration d’officiels intervient au lendemain de la conférence des avocats de M. Homeky. Ils dénonçaient par ailleurs l’arrestation de leur client ainsi que la perquisition de son domicile.
Selon eux, il a été arrêté à son domicile en compagnie de son ami M. Tévoèdjrè.
La fouille effectuée par la brigade criminelle sur place a conduit à la découverte puis à la saisie de liquidités dans un véhicule d’Oswald Homeky stationné dans le garage.
Les robes noires dénoncent l’arrestation des deux hommes tout en exigeant leur libération.
L’enquête n’a pas encore révélé tous ses secrets, cependant, les autorités du pays promettent d’élucider cette affaire et d’« identifier toutes les personnes impliquées ».