Les signaux sont de plus en plus inquiétants pour l’industrie européenne, les annonces de plans sociaux se multiplient. Ces derniers jours c’est la filière sidérurgique qui suscite l’inquiétude, en France mais aussi en Allemagne.
La crise de l’acier européen est illustrée par deux annonces : d’abord ThyssenKrupp, le géant allemand de l’acier, qui veut supprimer ou transférer 11 000 postes d’ici la fin de décennie. Soit plus d’un tiers de ses effectifs. Un séisme qui confirme la mauvaise santé de l’économie allemande. En France, c’est un autre géant du secteur, ArcelorMittal qui menace de ne pas faire les travaux de décarbonation promis sur son site de Dunkerque.
« Concurrence extra-européenne déloyale »
Le numéro deux mondial de l’acier devait investir 1,8 milliard d’euros pour remplacer les hauts fourneaux historiques au charbon par des fours électriques ; l’État français s’était engagé à mettre 850 millions d’euros sur la table. Mais, avant d’investir, ArcelorMittal demande, exige même de Bruxelles des garanties. Le groupe veut des mesures pour protéger l’acier européen face à ce qu’il appelle une « concurrence extra-européenne déloyale ».
On tremble à Dunkerque
La nouvelle fait trembler à Dunkerque où l’acier fait vivre un habitant sur cinq. Les sidérurgistes européens sont pris en étau : d’un côté la demande est en baisse du fait de la crise du secteur automobile, de l’autre le marché est saturé par l’acier bon marché venu de Chine, le tout poussant les prix vers le bas. Ajoutez-y un prix de l’énergie qui a explosé depuis la guerre en Ukraine et l’acier européen n’apparaît plus du tout compétitif.