Niamey, 30 janvier 2025 — La capitale nigérienne a accueilli ce jeudi un conclave diplomatique et militaire majeur, organisé par la Coalition Islamique Militaire Contre le Terrorisme (CIMCT). Ce rassemblement, dirigé par le ministre d’État à la Défense, le général de corps d’armée Salifou Mody, se concentre sur un objectif crucial : « Outils et législations pour lutter contre le financement du terrorisme ». Cela intervient à un moment où les pays du Sahel, autrefois paisibles, sont de plus en plus attaqués par des groupes armés aux ramifications étendues.
Une synergie contre les veines financières de l’hydre terroriste
Durant deux jours, Niamey se transforme en forum de résolutions transnationales. Cette conférence, fondamentale à la deuxième phase du programme sahélo-sahélien de la CIMCT, vise à renforcer les maillons faibles de la lutte antiterroriste. Les axes principaux incluent le renforcement des coopérations régionales, l’appui technico-logistique et la montée en puissance des capacités opérationnelles, tous jugés « ambitieux » par les officiels.
Dans son discours d’ouverture, le général Mody a décrit un Sahel « auréolé d’une tranquillité légendaire », désormais « labouré par les sillons de la violence ». Il a souligné que les groupes terroristes, utilisant un « islam dévoyé », capitalisent sur les fragilités sociopolitiques pour « ensemencer la désolation », en détournant le franc CFA en « instrument de guerre » à travers des transferts obscurs évalués à des milliards.
« Ces nébuleuses criminelles, soutenues par des commanditaires invisibles, transforment notre monnaie commune en glaive financier », a-t-il dénoncé, appelant à un « tarissement inexorable » des flux d’argent sale. Cela représente une menace « sans frontières », nécessitant une « symbiose des volontés nationales et internationales ».
L’Arabie saoudite, mécène de la contre-offensive
Le secrétaire général de la CIMCT, le général Mohammed Bin Saeed Al-Moghidi, a rappelé que cette coalition a été fondée en 2015 sous l’impulsion du Royaume saoudien. Il a réaffirmé cet engagement par un don « généreux » de 100 millions de riyals (environ 25 millions d’euros) et l’exécution de 46 programmes de formation, bénéficiaires pour 26 États membres. « Le Niger incarne un phare dans cette lutte, un modèle de responsabilité partagée », a-t-il déclaré, tout en soulignant l’importance d’« alliances pérennes ».
Au-delà des armes : le défi du développement
Le général Mody a souligné l’urgence d’une approche « holistique » dans la lutte contre le terrorisme. « La riposte ne saurait se cantonner à l’art de la guerre ; elle doit également inclure le développement et l’inclusion », a-t-il plaidé, évoquant un « combat existentiel » contre les « velléités divisionnistes ».
La cérémonie d’ouverture, agrémentée de documentaires sur les actions de la CIMCT et les défis sahéliens, a réuni de nombreux dignitaires tels que des membres du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), des diplomates, leaders religieux, coutumiers et divers officiels civils et militaires.
Les prochaines étapes : législations et solidarités
Les discussions incluront des panels sur les « outils législatifs antiterroristes » et les « efforts du Niger contre le blanchiment de capitaux ». Ces enjeux soulignent que le droit doit agir comme rempart, tandis que la coopération louvoie pour devenir un bouclier.
Dans ce contexte de convulsions géopolitiques sahéliennes, il devient évident que l’éradication du terrorisme nécessite un serment collectif : transformer les paroles en actes. Comme le dit un adage touareg : « Le vent qui balaie le désert ne s’arrête pas à une dune. »