Agadez, 4 avril 2025 – La ville d’Agadez, sentinelle du désert nigérien, a vibré d’un éclat martial lors d’une cérémonie empreinte de solennité hier, jeudi. Sous le regard du Général de Brigade Moussa Salaou Barmou, Chef d’État-Major des Armées (CEMA), 314 élèves sous-officiers ont franchi le seuil de leur formation, marquant l’éclosion d’une nouvelle génération dédiée à la défense de la patrie. Parmi eux, 219 jeunes composent la 18ᵉ promotion de l’École Nationale des Sous-Officiers d’Active (ENSOA), tandis que 95 autres, incluant une femme d’exception, inaugurent la 1ᵉ promotion collatérale du génie militaire, un moment de fierté nationale pour un Niger en quête de stabilité.

Une promotion aux couleurs panafricaines

La 18ᵉ promotion de l’ENSOA s’est distinguée par sa diversité et son unité. Sur les 219 sous-officiers fraîchement diplômés, 211 sont des fils et filles du Niger, forgés dans le creuset d’une formation rigoureuse. À leurs côtés, huit camarades venant de pays amis – Burkina Faso, Mali, Togo, Tchad, Guinée, Congo – ont partagé ce parcours, incarnant une fraternité militaire au-delà des frontières. Ces élèves, entrés à l’école le 20 octobre 2024, ont enduré cinq mois d’épreuves physiques et morales sous un climat sahélien impitoyable, apprenant les rudiments du métier des armes auprès d’un encadrement d’élite.

À cette cohorte s’ajoutent 95 sous-officiers collatéraux de la 1ᵉ promotion du génie militaire, où se distingue une femme, symbole d’une détermination qui défie les conventions. Spécialisés dans les travaux d’infrastructure et de soutien logistique, ces techniciens s’apprêtent à ériger les fondations d’une armée moderne, capable de répondre aux défis d’un pays confronté à l’insécurité.

Un rituel de passage sous haute autorité pour les nouveaux sous-officiers

La cérémonie, déroulée à la Place d’Armes de l’ENSOA, a pris une dimension particulière sous la présidence du Général Moussa Salaou Barmou. Arrivé à l’Aéroport International Mano Dayak, le CEMA a été accueilli par le gouverneur d’Agadez, le Général de Brigade Ibra Boulama Issa, avant de se rendre à l’école. Entouré d’officiers supérieurs et de dignitaires locaux, il a assisté à la présentation au drapeau, un acte solennel où chaque promotion prête serment de servir la nation avec honneur et abnégation.

Le Colonel Amadou Boubacar Tinne, commandant de l’ENSOA, a salué la ténacité de ces jeunes recrues, déclarant : « Pendant près de six mois, ils ont puisé dans leurs réserves de courage pour surmonter les rigueurs d’Agadez et les exigences d’une formation qui façonne des soldats autant que des âmes ». Baptisée en hommage à un sous-officier émérite, cette 18ᵉ promotion s’inscrit dans une lignée de héros discrets, prêts à affronter les tumultes du Sahel.

Une armée en renouveau

Cette célébration s’inscrit dans une dynamique de renforcement des Forces Armées Nigériennes (FAN), sous la houlette d’un CEMA reconnu pour son pragmatisme. Moussa Salaou Barmou, formé à Washington et acteur clé de la lutte antiterroriste, incarne la volonté de redonner à l’armée nigérienne sa pleine souveraineté. La sortie de ces 314 sous-officiers intervient dans un contexte où le Niger, membre de l’Alliance des États du Sahel (AES) avec le Mali et le Burkina Faso, cherche à consolider ses défenses face aux menaces jihadistes.

Les chiffres témoignent de cette évolution : sur les 430 élèves présentés au drapeau en mars 2024 pour la 17ᵉ promotion, 249 étaient des sous-officiers d’active. Bien que l’effectif de la 18ᵉ promotion (219) montre une légère baisse, l’ajout des collatéraux du génie militaire témoigne d’une diversification stratégique. Ces nouveaux venus rejoindront bientôt les unités déployées à Diffa, Tillabéri ou Tahoua, nécessitant une relève constante et qualifiée.

Une porte vers l’inconnu

La cérémonie s’est achevée par une parade éclatante, avant que le Général Barmou ne regagne Niamey. Mais au-delà de cette commémoration, ces jeunes sous-officiers, armés de leur formation et de leur foi en la nation, auront-ils la capacité d’écrire une nouvelle page de gloire pour le Niger, ou feront-ils face aux défis d’un avenir incertain ?

By Ibrahim