La Chine et les États-Unis se rencontrent au Pérou alors que Lima accueille le sommet de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique, l’Apec, à partir de ce dimanche 10 novembre. Le Pérou va devenir le centre des échanges économiques entre l’Asie et les pays du Pacifique pour la prochaine semaine et c’est notamment l’occasion pour la Chine de continuer à placer ses pions sur le continent américain.
La Chine veut inonder le continent américain. Déjà premier partenaire commercial du Pérou, elle espère bien signer de nouveaux accords pendant cette semaine. Le tout dans le cadre des « nouvelles routes de la soie », le cœur de la politique étrangère de la Chine, ces routes commerciales tracées par Pékin pour faciliter les échanges avec certaines régions du monde. C’est d’ailleurs l’une des raisons de la venue du président chinois, Xi Jinping à l’Apec.
Cette semaine, Lima et Pékin vont profiter de l’occasion pour inaugurer un port de marchandise gigantesque sur les côtes péruviennes. Le port de Chancay, dans le nord de Lima, va devenir la nouvelle porte d’entrée de la Chine sur le continent américain. Un port ou près de 1 500 ouvriers ont travaillé 24 heures sur 24, pour faire sortir de terre ce mastodonte. C’est là que des navires de plus 400 mètres de long qui transporteront environ 18 000 conteneurs débarqueront leurs marchandises.
Un symbole du recul de l’influence américaine
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C’est un projet immense financé par la Chine qui fait grincer des dents les États-Unis, car ce port est vraiment un symbole pour la région. Les États-Unis, pourtant ultra-présents sur le continent, voient leur influence reculer, et ce sommet de l’Apec en est bien la preuve. Avec ce nouveau mégaport, la Chine va accélérer son entrée sur le marché, en livrant par exemple des milliers de voitures électriques chinoises par bateau.
Pour l’un de ses derniers déplacements, Joe Biden, va avoir fort à faire pour tenter de maintenir son influence sur la zone. Bien qu’il tentera de maintenir les liens avec le Canada et le Mexique. Mais cela reste un sommet important pour que Washington et Pékin puissent continuer à discuter. D’autant que depuis l’élection de Donald Trump, le dialogue s’annonce plus musclé pour les années à venir. C’est en tout cas ce qu’il s’était passé lors de son premier mandat à la Maison Blanche.
Le Pérou pris dans des querelles internes
Pris dans ces dialogues entre superpuissances, le Pérou va aussi devoir faire avec ses querelles internes. Les Péruviens, eux ne sont pas vraiment enjoués à l’idée d’accueillir ce sommet international. Le pays traverse une crise politique majeure. La criminalité a augmenté depuis l’arrivée au pouvoir de la présidente Dina Boluarte, il y a maintenant presque deux ans. Beaucoup de Péruviens préféreraient qu’elle s’occupe d’abord des problèmes internes avant de discuter avec la Chine.
Pour protester, les syndicats ont d’ailleurs appelé à la grève générale la semaine prochaine. Des manifestations qui risquent d’être réprimées dans la violence, comme l’a prévenue la présidente péruvienne, qui qualifie déjà les futurs manifestants de traîtres à la nation.