Niamey, étendard de résilience : le Niger dote ses Forces de Sécurité d’un arsenal inédit

Le 12 juin 2025, Niamey, cœur vibrant du Niger, a affiché une solennité militaire. Dans les vastes entrepôts du Central Equipment Department (DCMAT), le Général de Division Mohamed Toumba, Ministre d’État de l’Intérieur, a dirigé une cérémonie marquant un tournant pour la sécurité du pays. L’événement a célébré la réception d’un arsenal colossal pour les Forces de Sécurité Intérieure (FSI).

Des véhicules tout-terrain aux équipements anti-émeutes dernier cri, en passant par des tenues de protection et des pièces de rechange, tout a été remis à la Garde Nationale, à la Police Nationale et à la Protection Civile. Cette initiative, intégralement financée par le Niger, représente une affirmation d’autonomie face aux défis du Sahel. Alors que le pays lutte contre le terrorisme, cet effort colossal marque le début d’une nouvelle ère pour une sécurité durable.

Sous un soleil implacable, le Général Toumba a inspecté un impressionnant cortège de matériel, comprenant 56 véhicules, 11 320 pneus, 1 495 batteries, et 68 800 litres d’huile moteur, ainsi que 5 000 tenues “Robocop”, 5 000 casques anti-émeutes, 4 000 matraques et 3 000 boucliers. Ce matériel, remis en partie au Haut Commandement de la Garde Nationale et à l’Inter-Groupement des Compagnies Nigériennes de Sécurité (IGCNS), vise à doter les FSI des moyens nécessaires pour faire face aux défis du terrorisme, des troubles urbains et des catastrophes naturelles. “Nous sommes autonomes,” a déclaré Toumba.

Cette dotation s’inscrit dans la stratégie de montée en puissance des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) sous la direction du Général Abdourahamane Tiani. Alors que le Niger prévoit d’augmenter ses forces armées à 50 000 d’ici fin 2025, cette livraison marque une étape importante. Les nouveaux véhicules amélioreront la mobilité des unités dans les zones rurales et les équipements anti-émeutes renforceront la capacité de la Police Nationale à maintenir l’ordre dans des villes comme Niamey.

Le Niger investit massivement sur fonds propres pour équiper ses forces de sécurité

L’acquisition, estimée à plusieurs milliards de FCFA, est une rupture avec des décennies de dépendance aux partenaires étrangers. Depuis le retrait des forces étrangères, le Niger a révisé sa politique sécuritaire pour s’émanciper des influences extérieures. Des dons antérieurs, comme celui de l’Égypte en juillet 2023, avaient déjà renforcé l’arsenal nigérien. Toutefois, cette nouvelle dotation, entièrement financée par l’État, reflète une volonté de souveraineté affirmée. “Nous ne plierons plus sous le joug des agendas étrangers,” a affirmé Toumba.

Face aux défis : un arsenal concret au service du terrain nigérien

Le contexte sécuritaire du Niger justifie pleinement l’urgence de cet effort. Les assauts de Boko Haram et de l’État islamique en Afrique de l’Ouest continuent de menacer la région. Dans la zone des trois frontières, les incursions djihadistes du Mali mettent à l’épreuve la Garde Nationale. La Protection Civile doit également gérer des catastrophes récurrentes telles que des inondations et des sécheresses. Les nouveaux équipements, allant des tenues de protection aux réserves d’huile moteur, visent à améliorer l’agilité des unités pour répondre efficacement à ces crises.

Le Niger a ainsi franchi un cap décisif dans sa quête d’autonomie et de sécurité. En s’équipant d’un arsenal massif financé par ses propres ressources, le pays témoigne d’une détermination à protéger ses citoyens et à reprendre son destin en main.

By Ibrahim