Dosso, 11 mars 2025 – Sous un ciel nigérien aux teintes dorées, Dosso devient un carrefour d’espoir et de concertation. Une réunion technique d’envergure a réuni des acteurs clés du projet transfrontalier d’appui au renforcement de la sécurité communautaire, à la gestion et à la prévention des conflits liés à la transhumance et à la gestion des ressources naturelles entre le Bénin et le Niger. Présidée par le Gouverneur de la région et des représentants des services techniques des deux nations, cette rencontre a cristallisé une ambition commune : établir des liens durables pour réduire les tensions et préserver un équilibre fragile dans cette zone frontalière.

La région de Dosso, qui partage une frontière de 115 kilomètres avec le nord du Bénin, est le théâtre des destinées entre agriculteurs et éleveurs. Toutefois, l’explosion démographique, la raréfaction des pâturages, l’érosion des sols et la pression sur les ressources naturelles attisent des rivalités ancestrales, souvent exacerbées par la transhumance transfrontalière. À cela s’ajoute la menace de groupes extrémistes situés dans les confins du parc W, qui contribuent à l’instabilité. Dans ce contexte complexe, le projet, soutenu par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et financé par le Fonds des Nations Unies pour la consolidation de la paix, émerge comme un rempart d’espérance.

Réunion technique entre le Bénin et le Niger

Lors de cette réunion marquante, les délégués du Bénin et du Niger, sous la direction du Gouverneur de Dosso, ont examiné les mécanismes de ce projet lancé officiellement à Cotonou en mai 2023. Les discussions ont porté sur des axes cruciaux : renforcer la collaboration entre communautés transfrontalières, impliquer les jeunes et les femmes dans des dynamiques socio-économiques inclusives, et promouvoir une gestion équitable des ressources naturelles.

Les services techniques, armés de données et d’expertise, ont proposé des pistes concrètes, telles que l’amélioration des revenus des populations locales via des activités agro-sylvo-pastorales, la réduction des conflits liés à la transhumance et la mise en place de mécanismes de prévention des conflits où la voix des femmes et des jeunes est entendue. Le gouverneur a salué l’initiative collective, insistant sur l’importance de bâtir la paix grâce à une compréhension mutuelle entre les frontières. Les échanges techniques ont révélé une volonté affirmée de s’attaquer aux causes profondes des tensions plutôt que de se contenter de solutions temporaires.

Horizon de résilience et de cohésion

Cette rencontre à Dosso n’est pas un événement isolé : elle s’inscrit dans un cadre plus large, celui d’une Afrique de l’Ouest résolue à transformer ses fragilités en forces. Le projet vise à toucher directement 2 250 bénéficiaires, dont 40 % de jeunes et 40 % de femmes, tout en influençant indirectement 20 000 personnes. Au-delà de ces chiffres, c’est une communauté qui aspire à vivre en harmonie avec une nature à la fois généreuse et difficile, lorsqu’elle est respectée.

By Ibrahim