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Légende image, Vue du cimetière militaire de Thiaroye où sont arrangées plus de 200 tombes anonymes pour les tirailleurs sénégalais tués le 1er décembre 1944 par la France au camp de Thiaroye.

80 ans après le massacre des tirailleurs sénégalais le 1er décembre 1944 au camp de Thiaroye, le flou reste total. Alors que le nombre de victimes n’a pas encore été établi, et encore moins le lieu exact de leur sépulture, des voix s’élèvent pour demander justice et exigent de la France des réparations. Qu’en est-il exactement ?

Le 1er décembre 1944, au camp de Thiaroye, à une quinzaine de kilomètres de Dakar, la capitale sénégalaise, plusieurs tirailleurs sénégalais, ont été froidement abattus par leurs frères d’armes des troupes coloniales françaises de maintien d’ordre. Leur tort a été de réclamer leur pécule de démobilisation.

L’origine de la grogne des Tirailleurs

Le ministre français de l'Outre-mer Marius Moutet (2e à gauche) inspecte les Tirailleurs sénégalais avant leur retour à Dakar à bord du SS Pasteur, un navire à vapeur à turbine pour le transport de troupes, en avril 1946 dans le port de Marseille.

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Légende image, Le ministre français des Colonies, Marius Moutet (2e à gauche), inspecte les Tirailleurs sénégalais avant leur retour à Dakar à bord du SS Pasteur, un navire à vapeur à turbine pour le transport de troupes, en avril 1946 dans le port de Marseille. (Illustration)

Originaires des pays d’Afrique subsaharienne francophone, d’Afrique de l’Est et du Centre, comme le Sénégal, le Soudan français (actuel Mali), la Guinée, le Niger, le Bénin, le Togo, la Haute Volta (actuel Burkina Faso), la Côte d’Ivoire, le Gabon et l’Oubangui-Chari (actuels Tchad et Centrafrique), les tirailleurs sénégalais étaient enrôlés par l’armée française en 1939-1940 pour faire face à l’invasion nazie de la métropole.

Ils ont participé à la fameuse bataille de France livrée entre le 10 mai et le 22 juin 1940 durant laquelle plus de 2000 ont été portés disparus en fin juin 1940 sur plus de 3000 tirailleurs. Plusieurs ont été faits prisonniers en France et contraints par les Allemands aux travaux forcés.

By Ibrahim